Une fin d’année en beauté !
Les premières L ont assisté à la représentation de « 2500 à l’heure » au CDN vendredi 18 décembre à 20h00. Cette pièce les a à la fois surpris et enchantés par son rythme, son humour et sa richesse. En effet, en l’espace d’une heure trente, les cinq comédiens de la troupe du Théâtre de l’Unité nous ont emportés des origines grecques du théâtre au XXe siècle à travers un spectacle-conférence et mise en abyme…
Dès l’entrée, nous voilà emportés dans un univers loufoque avec les commentaires désagréables de l’ouvreuse, les messages absurdes au micro et les manœuvres de sécurité d’un pompier septuagénaire qui fait évacuer le deuxième rang ! L’ouvreuse termine son introduction par ces mots :
« Quand tout était éteint, quatre lieux restaient constamment allumés à Sarajevo :
la présidence pour la réflexion, le quartier général de l’armée pour l’action, l’hôpital pour la survie
et le théâtre pour le rêve. »
Le rideau se lève alors sur un extrait de Six Personnages en quête d’auteur de Pirandello. Les élèves reconnaissent avec bonheur les passages de plusieurs pièces de Molière. Puis Jacques, le conférencier, explique à Philippe, un spectateur, les origines du théâtre : le culte de Dionysos, les comos et les comodos… Un extrait en grec ancien de Sophocle et nous voilà aux côtés d’Artaud en 1947 ! Un passage de Feydeau pour expliquer le quiproquo fort comique entre Lucile et Édouard. Jacques laisse alors la place à Liliane Prieur Dumesnil, chercheuse au CNRS, spécialiste du Moyen-Age. Deux spectateurs deviennent comédiens amateurs pour les reconstitutions.
Nous sommes maintenant au chevet de Shakespeare à l’agonie. Ionesco prend le relais avec La Cantatrice chauve. Retour au XVIIe siècle, Louis XIV a réuni Corneille, Racine, Molière et Scaramouche pour les féliciter. La bataille d’Hernani est mise en scène de façon originale : Dona Sol, Don Ruy Gomez de Silva et Hernani sont placés dans les colonnes tournantes qui constituent l’essentiel du décor et une bande-son diffuse les réactions scandalisées des spectateurs lors de la première de la pièce.
La conclusion de la pièce est éloquente :
« Théâtre tu as traversé 25 siècles au milieu d’incroyables catastrophes, pourtant tu as toujours résisté et résisteras encore, car tu possèdes deux secrets qui font ta force et ta faiblesse,
premier secret : tu danses sur le malheur des hommes
et le deuxième secret c’est que tu n’as fait aucun progrès. »
